Le temple Yuantong vaut vraiment qu’on y consacre une visite...
C’est le plus vaste et le plus ancien temple bouddhique de la capitale du Yunnan. Il aurait plus de mille ans. Situé au nord du parc du Lac d’émeraude, il est très fréquenté par des pèlerins arrivant souvent en groupes pour participer à des processions encadrées par les moines du temple. Une communauté monastique très active y pratique de nombreux chants et prières.
Les Naxi se distinguent tout particulièrement par leurs pictogrammes comparables (et scientifiquement comparés) aux hiéroglyphes égyptiens et mayas....à la différence près que cette langue est toujours vivante. Leur autre caractéristique est de savoir depuis des siècles fabriquer du papier à partir de toutes sortes de végétaux collectés dans la nature. Leurs livres, qui ressemblent un peu à des bandes dessinées, et dont de très nombreux anciens exemplaires sont conservés dans l'excellent musée de la Culture Dongba des Naxi de Lijiang, pres du parc de l'étang du Dragon noir, servent notamment pour les rituels de la religion Dongba. Au cours des dix dernières années, les recherches sur la culture de cette minorité se sont intensifiées en raison du développement économique du Yunnan et ses traditions sont aujourdh'ui nettement mises en valeur à Lijiang.
Le thé Puer fait la fierté du Yunnan, en particulier depuis que cette province du sud-ouest de la Chine accueille en nombre toujours croissant des touristes venus de tout le pays et de l'étranger (on y croise beaucoup de Français en raison de la ligne directe Paris-Kunming en onze heures).
Terre touristique par excellence, le Yunnan commence à produire du vin...
En voyage au Yunnan, je remarque des bouteilles de vin rouge yunnanais derrière la vitrine d’un supermarché près du Parc du Dragon noir à Lijiang. Surprise ! La qualité ne serait pas encore au rendez-vous selon un connaisseur. Mais la fabrication de vin au Yunnan ne serait pas vraiment une nouveauté. Elle remonterait à l’arrivée au XVIIIe siècle des premiers missionnaires français dans cette province du sud-ouest de la Chine. C’est précisément dans le village de Cizhong, près de Deqin, aux abords du Tibet, qu’ils en auraient lancé la fabrication pour leur propre consommation. Il paraîtrait même qu’après les dégâts commis par le phylloxera lors de la Première Guerre mondiale, les anciens cépages du Yunnan auraient été réintroduits en France.
Le village de Hualong est situé à environ deux kilomètres de la vieille ville de Shaxi, ancienne étape de la route du thé et des chevaux qui reliait jadis le Yunnan au Tibet et à l’Inde. Le long du chemin depuis la vieille porte Est de Shaxi, nous croisons plusieurs temples familiaux, de taille très modeste, mais où des restes de bâtonnets d’encens sont encore bien visibles.
Pensant aux amoureux des bonsaïs, comment résister à l'envie de revenir dans la maison des Zhu à Jianshui (sud du Yunnan - voir autres articles dans ce blog) pour admirer ces innombrables splendeurs qui agrémentent les multiples cours de l'ancienne et riche demeure ? L'amour de la nature, la patience ainsi que le savoir-faire inouï des Chinois à l'égard des plantes s'illustrent, on ne peut mieux, dans la création de ces œuvres d'art...
Hong Tudi, les "Terres rouges" du Yunnan, à quelque 250 km au nord-est de Kunming, valent vraiment le déplacement, même au mois de mars. Toutes les couleurs n'étaient pas au rendez-vous (la meilleure saison serait le mois de mai). Mais les paysages, façonnés comme partout par le labeur paysan, sont de toute beauté...
La ville de Jianshui (200 km au sud de Kunming, Yunnan) abrite l'ancienne propriété des Zhu, une riche famille de commerçants et de notables qui vécut ici à la fin de la dynastie des Qing. En l'espace de trente ans, cette famille connut une ascension fulgurante grâce au commerce de farine, de vin, de coton, d'étain et d'opium, ce qui lui permit de bâtir une propriété de deux hectares, composée de 214 pièces, de 42 cours intérieures, de très nombreux jardins et bassins, le tout parfaitement relié par de multiples portes et cheminements. La famille Zhu était une des plus fortunées du Yunnan. Classé site historique, le lieu est ouvert au public. Plusieurs films y ont été tournés.
Ces magnifiques rizières en terrasses de Yuanyang, fruit du travail de générations de paysans, qui conserveront-elles suffisamment de main-d'oeuvre pour pouvoir se perpétuer ou feront-elles les frais de l'essor urbain et de l'exode rural à l'oeuvre dans les endroits reculés du Yunnan ?
A l'époque de l'empereur Guanxu des Qing, c'est dans ce centre d'examens pour le passage des concours mandarinaux de Jianshui (Yunnan) qu'étaient réunis les candidats de quatre préfectures du sud du Yunnan : Lin'an, Yuangjiang, Kaihua et Pu'er. Il comprend cent cellules dans lesquelles s'enfermaient les candidats pendant une vingtaine de jours pour passer l'ensemble des épreuves. Ils y prenaient leurs repas et y dormaient. La surveillance était étroite et la "triche" bannie. S'ils étaient reçus, alors ils étaient admis à passer les examens de niveau national, et en cas de réussite, seraient invités à une réception chez l'empereur, le Fils du Ciel. Les candidats de Jianshui, qui fréquentaient l'école tres réputée du temple confucéen situé à proximité, obtenaient d'excellents résultats (Lire aussi dans ce blog l'article "Passer les examens mandarinaux").
Jianshui, une petite ville du sud-Yunnan, à l'architecture traditionnelle magnifiquement conservée, abrite l'un des trois plus grands temples confucéens de Chine.
Voici quelques masques présentés par le musée des Minorités de Kunming, capitale d'une province où cohabitent vingt-cinq minorités différentes, vivant pour la plupart dans des territoires bien délimités par un relief très accidenté. Ces masques servent ou servaient dans différentes cérémonies rituelles : fêtes, mariages, sépultures, cérémonies pour écarter les esprits et les catastrophes, etc.
Construit au début des années 1900 par la France, le chemin de fer qui relie Kunming, la capitale du Yunnan à la frontière vietnamienne (le Tonkin d'alors) offre un double symbole. Il permit tout d'abord à la France de figurer parmi les puissances occidentales désireuses de se partager le gâteau chinois. C'est alors la pleine époque, faut-il le rappeler, de la "politique de la canonnière" et du "dépeçage" de la Chine. La France, présente au Tonkin, convoite entre autres les richesses minières du Yunnan. Cette ligne de chemin de fer (qui a coûté aux contribuables français quelque cent millions de francs !) symbolise ensuite le haut niveau des ingénieurs français de l'époque. En effet, la ligne est une prouesse technique. Longue de 470 km, elle a nécessité la construction de 3422 ouvrages d'art, dont le célèbre viaduc de la Namty (photo). Cela eut un prix : plus de 12000 morts !
Voici, dans les lignes qui suivent, les principaux protagonistes de l'aventure yunnanaise...
Auguste François, le premier consul français de 1900 à 1904 à Kunming (province chinoise du Yunnan, au sud-ouest de la Chine), a tenu une importante correspondance, publiée en 1990 dans "Le mandarin blanc"(Calmann-Levy). Voici une des lettres adressées à une amie dans laquelle il raconte l'arrivée à Yunnan-fu (ancien nom de Kunming) des candidats aux examens mandarinaux ouvrant la voie à la carrière de lettré-fonctionnaire... (Voir aussi dans le blog l'article sur "le système des lettrés-fonctionnaires".
Quandle premier représentant du gouvernement français au Yunnan raconte par le menu dans un langage tout sauf diplomatique ses relations au jour le jour avec les mandarins locaux...
Après avoir combattu au Tonkin les derniers "Pavillons noirs", Auguste Francois est nommé en 1900 consul à Yunnan-fu, l'actuelle Kunming, capitale de la province chinoise du Yunnan. Sa mission consiste à aider à l'avancement du projet de construction du chemin de fer depuis la capitale provinciale jusqu'au Tonkin. Il devra commencer par repousser l'assaut des Boxers qui, alors en Chine, s'en prennent aux "diables de l'Ouest" (les Occidentaux) accusés de dépeçage de l'Empire du milieu. Pendant son séjour, il rédige une abondante correspondance qui fut oubliée pendant cinquante ans puis redécouverte et publiée chez Calmann-Levy en 1990 par son petit neveu Pierre Seydoux sous le titre "Le mandarin blanc, souvenirs d'un consul en Extrême-Orient (1886-1904)". Dans cette correspondance, le lecteur retrouvera non seulement l'ambiance de l'époque mais aussi un tableau vivant et drôle des relations d´Auguste François avec les mandarins du Yunnan. Extraits...