La légende dit que c'est un moine qui fabriqua la première théière avec l'argile mauve (zi sha) de Yixing (province du Jiangsu).
Très chargée en fer, poreuse, offrant une bonne résistance aux chocs, et conservant bien la chaleur, l'argile de Yixing est travaillée depuis le Xe siècle (dynastie Ming) par les potiers locaux pour fabriquer des théières, devenues objets de collection dans toute la Chine et même hors de ses frontières.
Il y avait une foule impressionnante ce 24 mars pour grimper au sommet du Taishan (1532 m). Des Chinois de tous âges et de toutes conditions.
Épreuve physique (7000 marches si on ne prend pas le funiculaire, on dit que si on arrive au sommet, on vivra cent ans) ? Expérience spirituelle ? Visite touristique ? Probablement que tout se mêle. Le Taishan abrite plusieurs sanctuaires taoïstes mais aussi un temple confucéen et un autre bouddhiste. Les Chinois sont souvent adeptes des trois "enseignements" et leurs prières vont là où ils estiment qu'elles ont le plus de chances d'être entendues. Bixia, la déesse du Mont Taishan, que vénèrent les taoïstes, a reçu ce jour-là un nombre considérable d'offrandes... Mais peut-être les Chinois qui font l'ascension souhaitent-ils aussi marcher dans les pas des soixante-douze empereurs venus, au cours de la longue histoire chinoise, au sommet du Taishan faire leurs offrandes au Ciel. Le premier d'entre eux, Qin Shi Huangdi a choisi ce lieu pour proclamer la fondation de l'Empire en 222 av. J.-C.
Restauration d'un bouddha en pierre sur le site de Dazu à Chongqing en mars 2014
Voici une information lue cette semaine dans le Quotidien du Peuple, organe de presse contrôlé par le Parti communiste chinois.
Le président chinois vient d'appeler à l'intensification des efforts pour sauvegarder le patrimoine du pays.
Les hauts dirigeants chinois ont réitéré leur détermination à renforcer la protection du patrimoine culturel du pays. Les vestiges culturels et le patrimoine "rappellent l'éclat de la civilisation, de la culture et de l'héritage de la Chine, reliant le peuple chinois à l'éthique forte qu'ils incarnent", a expliqué le président Xi Jinping.
Hong Tudi, les "Terres rouges" du Yunnan, à quelque 250 km au nord-est de Kunming, valent vraiment le déplacement, même au mois de mars. Toutes les couleurs n'étaient pas au rendez-vous (la meilleure saison serait le mois de mai). Mais les paysages, façonnés comme partout par le labeur paysan, sont de toute beauté...
La ville de Jianshui (200 km au sud de Kunming, Yunnan) abrite l'ancienne propriété des Zhu, une riche famille de commerçants et de notables qui vécut ici à la fin de la dynastie des Qing. En l'espace de trente ans, cette famille connut une ascension fulgurante grâce au commerce de farine, de vin, de coton, d'étain et d'opium, ce qui lui permit de bâtir une propriété de deux hectares, composée de 214 pièces, de 42 cours intérieures, de très nombreux jardins et bassins, le tout parfaitement relié par de multiples portes et cheminements. La famille Zhu était une des plus fortunées du Yunnan. Classé site historique, le lieu est ouvert au public. Plusieurs films y ont été tournés.
Ces magnifiques rizières en terrasses de Yuanyang, fruit du travail de générations de paysans, qui conserveront-elles suffisamment de main-d'oeuvre pour pouvoir se perpétuer ou feront-elles les frais de l'essor urbain et de l'exode rural à l'oeuvre dans les endroits reculés du Yunnan ?
Jianshui, une petite ville du sud-Yunnan, à l'architecture traditionnelle magnifiquement conservée, abrite l'un des trois plus grands temples confucéens de Chine.
Depuis la Chine, voici trois informations lues dans le Quotidien du peuple (journal du parti communiste chinois) cette semaine :
GREFFES D'ORGANES - Depuis le 1er janvier 2015, la Chine ne prélève plus d´organes sur les condamnés à mort. Le secteur est donc en pleine réorganisation puisque la collecte se fait désormais sur la base du don. Cette semaine, Huang Jiefu, le président de la commission chinoise du don d´organes et ancien vice-ministre de la santé, s´est félicité des résultats obtenus en 2015 et a annoncé dix mille greffes d´organes l'an dernier, un chiffre nettement supérieur aux années précédentes mais très insuffisant par rapport aux trois cent mille patients en attente d´une greffe. En 2015, un jeune étudiant français avait fait la une de la presse chinoise. Décédé accidentellement en Chine, il avait donné ses organes et permis de sauver quatre vies.
Remontant le Yangzi depuis Wuhan (province du Hubei) jusqu'à Wushan en passant par le plus grand barrage du monde et le site des Trois Petites Gorges, je vous livre ces quelques photos d'une pérégrination réalisée en avril 2015 au cœur de la Chine mythique...
Le Yangzi, aussi appelé Fleuve bleu, à Wuhan, capitale de la province du Hubei...
De Guilin à Yangshuo (province du Guangxi), dans le sud de la Chine, une promenade en bateau sur la paisible rivière Li vous conduit au cœur d'un défilé féerique. Sur plus de quatre-vingt kilomètres, des pics karstiques accrochés aux nuages se succèdent sans fin, certains les pieds dans l'eau, où, de temps en temps, des buffles d'eau nonchalants leur tiennent compagnie. Avec le développement de toute la région, il y a longtemps que la pêche au cormoran ne se pratique plus mais quelques pêcheurs se montrent encore ici et là. C'est que la rivière Li voit passer chaque jour des dizaines, voire des centaines de bateaux chargés de touristes étrangers mais surtout chinois.
Se déplacer seul en train dans cet immense pays qu'est la Chine peut donner quelque sueur froide surtout quand on sait qu'il y aura toujours des foules à faire le même voyage que vous et donc à faire les mêmes queues que vous. Et pourtant, à y regarder de près, cela se fait assez facilement. Les Chinois sont très méthodiques car ils ont toujours eu des foules à gérer. Donc rien n'est laissé au hasard. Les trains sont un bon exemple. À la condition de ne rien faire à la dernière minute, il est facile de voyager à travers toute la Chine dans d'excellentes conditions. On peut acheter son billet à la gare avant le départ ou l'acheter sur Internet (par exemple sur travelchinaguide.com). Toutes les distances étant forcément très longues, les trains sont équipés de couchettes molles (grand luxe !) ou dures (très confortables). Ces dernières sont à un prix très accessible. Un exemple : le trajet Chengdu-Guilin, qui se fait en 25 heures, coûte 331 yuans, soit 35 euros environ. A l'intérieur du compartiment, où il y a six couchettes, si chacun se fait discret, la promiscuité est garantie sans que cela pose un quelconque problème.L'atout du réseau chinois outre son exceptionnelle étendue ? La remarquable ponctualité des trains, au départ comme à l'arrivée. On peut aussi aller d'un point à l'autre de l'immense Chine, y compris jusqu'au Tibet. Si vous y allez depuis Chengdu (Sichuan), il vous faudra 44 heures. Si vous y allez depuis Pékin, alors vous emprunterez la liaison expresse mise en service il y a deux ou trois ans. Les liaisons ultra rapides sont en plein développement, notamment entre Pékin et Shanghai. La Chine mobilise d'énormes moyens pour développer ses infrastructures de toutes natures et le train en fait plus que jamais partie, comme en témoigne la construction un peu partout de gares ultra modernes (En photo, celles de Kunming et de Chengdu).
Chengdu, la ville qui monte... Tête de pont avec Chongqing pour l'accélération du développement économique de l'ouest de la Chine selon les vœux du gouvernement central et le rattrapage par rapport aux régions côtières de l'Est. Belle ville où les femmes sont d'une grande élégance et où les personnes âgées font leur qicong ou apprennent à danser dans les parcs publics, tout particulièrement dans le Parc du Peuple ou au bord de la rivière de Brocart. Dernière grande ville de l'ouest avant le Tibet. Lhassa se trouve à 48 h de train et quelque 2000 tunnels à franchir... Mais aujourd'hui, je quitte Chengdu et le Sichuan pour le Guangxi...
L'Opéra du Sichuan n'est pas l'Opéra de Pékin. Moins connu, moins prestigieux. Mais comme lui, il est le fruit d'une longue tradition puisqu'il remonte à la dynastie Ming (1368-1644). Comme lui, il a un répertoire très riche, des costumes magnifiques, des voix inoubliables et des rythmes qui vous tiennent en éveil d'un bout à l'autre du spectacle. Mais ce que n'a pas l'Opéra de Pékin, c'est le "bian lian". Autrement dit le changement de visage instantané. Dans l.Opéra du Sichuan, les personnages, nombreux sur scène, virevoltent et changent de masque les uns après les autres, sans que la signification n'en soit dévoilée, véritable tour de force et clou du spectacle que le public, attendant ce moment depuis le début, applaudit à tout rompre. Et dans toute la Chine, seul l'Opera du Sichuan réalise cette prouesse !
La vieille ville de Lijiang, haut-lieu du tourisme au Yunnan, est un labyrinthe de ruelles pavées, de maisons en bois aux toits cornus et de canaux. Le site est classé au Patrimoine mondial de l'Unesco.