Washington soumet Pékin à un pilonnage de sanctions pour des motifs politiques, une première. Mais la défense des droits de l’homme sert aussi un autre objectif : ralentir le géant asiatique dans sa quête technologique
Mike Pompeo évoque les cas de deux citoyens canadiens détenus en Chine depuis 2018, lors d’une conférence de presse à Washington, le 1er juillet. MANUEL BALCE CENATA / AFP
Un peu plus de deux ans après la guerre commerciale déclarée par le gouvernement Trump à la Chine, les Etats-Unis ont ouvert de nouveaux fronts pour exercer des pressions sur Pékin, au nom des principes qu’ils défendent et au moyen de lois extraterritoriales. L’offensive porte sur des questions politiques – l’autonomie pour Hongkong, les droits de l’homme pour la région du Xinjiang, et l’espionnage pour Huawei et les médias officiels chinois aux Etats-Unis, désormais désignés comme des « missions étrangères ».
« C’est la première fois depuis Tiananmen, en 1989, que des sanctions aussi systématiques sont prises contre la Chine. A l’époque, c’était un massacre. Là, cela punit la répression, mais ce qui est visé, c’est l’affirmation de puissance chinoise. La vraie question est désormais : “Peut-on laisser une dictature devenir la première puissance mondiale ?” », analyse le sinologue Jean-Pierre Cabestan, de l’université baptiste de Hongkong.