La porcelaine, invention chinoise, n'existerait pas sans le kaolin (gaolin 高岭土 en chinois). Le secret n'a été percé qu'au 18e siècle en France avec l'aide des Jésuites. Le petit musée situé dans le village de Dongpu à quelques kilomètres de Yaoli (province du Jiangxi) lui fait honneur. Ce matériau a fait travailler une grande partie de la population. Il fallait extraire la roche de la montagne, la concasser, la filtrer, la faire décanter pour ne conserver que la fine poudre blanche utilisée par les potiers. Visite en images.
Si vous séjournez à Jingdezhen (province du Jiangxi), ne ratez pas l'incroyable collection d'empereurs de Chine sous forme de tableaux de porcelaine présentée au Palais de la porcelaine du village nouveau de Fuliang (Fuliang Xin Pingcun Cigong). Ils sont tous là, depuis le mythique Empereur jaune et le bien réel Qin Shi Huangdi, l'unificateur de la Chine, jusqu'à ceux des dynasties suivantes et bien sûr les dynasties Han, Tang, Ming et Qing. Pas un ne manque semble-t-il. Il y a même l'unique impératrice de toute l'histoire de la Chine, la très célèbre Wi Zetian. A ne pas manquer.
Jingdezhen (province du Jiangxi) est la capitale historique de la porcelaine. Au cours des 1700 dernières années, elle a fabriqué les porcelaines les plus fines, y compris celles destinées à l'Empereur. Aujourd'hui, elle continue de produire les plus belles pièces de Chine. De ses très nombreux ateliers proviennent notamment toutes les figures de porcelaine qui décorent les temples, qu'ils soient bouddhistes, taoïstes ou confucianistes ainsi que ceux dédiés aux personnages de la religion populaire.
Voici quelques photos prises dans des ateliers de Jingdezhen représentant le Bouddha riant, appelé Milefo en Chine, et qui est attendu comme un Messie pour apporter le bonheur aux hommes.
Yaoli, ou l'un des plus anciens centres de production de porcelaine
Une route chaotique qui serpente entre des collines verdoyantes, le long d'une rivière sinueuse bordée de rizières où des hérons viennent prélever leurs proies, nous mène à Yaoli. Le village est connu pour être un des plus anciens centres de production de la porcelaine. Effectivement, près de la rivière, à trois kilomètres du village, un vieux moulin à eau actionne des marteaux en bois écrasant la pierre de kaolin pour la transformer en poudre. Nous découvrons bientôt les bassins de décantation et les fours, notamment le "four dragon" (longyao,龙窑 ) construit sur une pente pour augmenter sa température intérieure. Le site, qui date de la dynastie des Song (15e siècle) est soigneusement préservé. Il continue de pleuvoir mais les brumes qui enveloppent les collines, leurs pentes arborées, les dalles qui nous permettent de cheminer d'un four à l'autre, la rivière aux eaux si claires, d'une impressionnante beauté, nous font oublier le mauvais temps. Le village, très ancien, comporte de vieilles demeures carrées où l'on aperçoit depuis la rue la vaste pièce où sont honorées les figures taoïstes. L'une des plus grandes maisons du village appartient à la famille Cheng. La porte est grande ouverte. J'y entre et je découvre la salle où se rend le culte des ancêtres. Des centaines de noms sont minutieusement enregistrés dans l'arbre généalogique familial constitué de tablettes complétées au fil des générations. Là encore, je me retrouve face à cette Chine ancestrale qui m'impressionne.
Le village de Likeng près de Wuyuan (Jiangxi), avec une dizaine d'autres villages disséminés dans les environs, attire de nombreux visiteurs au printemps. La raison ? Ses ruelles et maisons traditionnelles bien conservées, mais aussi ses petits champs de colza fleuris dès le mois de mars lui donne un air de fête.