Shanghai la belle ! Voici quelques images prises en ce début avril lors d'une rapide étape dans la capitale économique de la Chine. La ville, comme toujours, brille de ses mille feux, fidèle à sa légende ! Le Bund offre un raccourci saisissant de son dynamisme.
Pudong symbolise le Shanghai d'aujourd'hui et la réussite de la Chine dans son ensemble. Avec cette ligne de tours plus remarquables les unes que les autres, oublié le Shanghai des concessions, de l'opium et des trafics en tous genres !
Ici on affiche les cotations de la Bourse dans la rue, les plus grandes marques sont présentes dans des malls gigantes ques où se pressent des Chinois confiants dans l'avenir et avides de consommation.
Installé dans une ancienne résidence coloniale datant de l'Époque des concessions, le MusÉé des Arts populaires de Shanghai (Shanghai Gongyi Meishu Bowuguan) offre au regard du visiteur ce que la Chine fait de plus beau : jades polis, bois gravés, papiers découpés, ivoires ciselés, cloisonnés, etc. On y découvre même une foule en colère en train de manifester, taillée dans une seule pièce de bois ! Rien se semble impossible aux artisans chinois !
De retour à Shanghaï, je loge derrière le Marriott hôtel, la tour au drôle de chapeau pointu, dans une auberge de jeunesse toute simple, Etour Youth Hostel, très pratique puisqu'elle est située à deux pas de la Place du Peuple (Renmin Gangchang) au centre de cette ville tentaculaire et est desservie par plusieurs lignes de métro.
L'écrivain chinois Qiu Xiaolong est né à Shanghaï en 1953. Lors des événements de Tian'anmen, il décide de s'installer aux Etats-Unis. Il y écrit notamment la "Cité de la Poussière rouge" (éd. Liana Levi, 2008). Avec ces nouvelles inspirées du quartier où il a grandi, Qiu Xiaolong fait parler les habitants de la cité qui aiment se réunir pour leur "conversation du soir"... Ils livrent un panorama de la Chine plein d'humour, de justesse et de lucidité.
Extrait : (p.59-65)
L'été 1969 dans un recoin au fond de la cité de la Poussière rouge, le soir tombait dans la joyeuse effervescence des combats de grillons. On apportait son pot à grillon en terre cuite, et on s'accroupissait en cercle pour regarder les insectes se battre. Après une bataille acharnée, le grillon vainqueur chantait en grattant ses ailes au milieu du pot, tandis que le vaincu tournait en rond et essayait de s'échapper. Les propriétaires des bestioles et les spectateurs criaient des encouragements et des menaces, comme si le destin du monde dépendait de l'issue du combat dans le pot.
Le Musée de la soie de Hangzhou (Zhejian) et le Musée de Shanghai possèdent de magnifiques vêtements de soie portés par les anciens empereurs de Chine et les hauts fonctionnaires de l'Empire...
Extrait de Dans 30 ans la Chine, Robert Guillain,Seuil, 1965, pp.102-114.
« Il me faut remonter jusqu’à 1937 pour trouver dans mes souvenirs une ville de Shanghaï bien administrée et d’aspect prospère, qui était plus belle même que celle d’aujourd’hui, à certains points de vue, par exemple par la folle animation de ses boutiques aux mille enseignes, ou par la circulation de ses belles autos étrangères.