Voici, pour faire revivre ce vieux théâtre endormi de Shaxi (Yunnan)' un extrait de l'ouvrage de Pierre Loti, "Les derniers jours de Pékin" (Petite bibliothèque Payot), dont la première édition est parue en 1902.

Voici d'abord le défilé très lent, très lent d'une musique: Beaucoup de gongs, de cymbales, de clochettes, sonnant en sourdine; la mélodie est comme chantée par un mélancolique, et doux, et persistant de flûtes - de grandes flûtes au timbre grave, dont quelques-unes ont des tuyaux multiples et ressemblent à des gerbes de roseaux. C'est berceur et lointain, exquis à entendre.

Depuis toujours le thé du Yunnan, vendu sous forme de ces grosses galettes  aplaties, est fort apprécié.C'était déjà vrai à l'époque de la Route du Thé et des Chevaux. L'engouement des Tibétains  pour le thé du Yunnan fut tel sous la dynastie Tang (618-907) qu'un accord fut conclu avec la Cour impériale pour pouvoir échanger du thé contre leurs chevaux très prisés.

Les paysans des quatorze villages de la vallée se sont donn rendez-vous à Shaxi (Yunnan) où le vendredi est jour de marché...  Pendant plusieurs siècles, la route du Thé et des Chevaux, reliant le sud-ouest de la Chine à l'Inde via le Tibet, passait par cette bourgade qui en garde le glorieux souvenir.

Aujourd'hui à Shaxi, vous pouvez vendre vos cheveux s'ils sont longs. Vous en tirerez 70 yuans, de quoi manger pendant plusieurs jours. Vous pourrez aussi vous faire faire un dentier. Le prix que vous paierez dépendra du nombre de dents qu'il vous manque !

 A  Shaxi (2200 m d'altitude), les paysans bai s'affairent depuis la mi-mai à repiquer le riz. Les parcelles, de petite taille, sont inondées puis labourées une à une par une curieuse machine qui progresse laborieusement dans l'épaisseur de la boue. Les planches de plants de riz, d'un vert tendre intense, sont prêtes à être cueillies. Les femmes constituent des petits bouquets avant de repiquer les brins un à un.Travail réalisé du matin au soir au cordeau et en groupe. En chinois, prendre un repas se dit "che fan", ce qui signifie "manger du riz". Le riz nourrit la Chine depuis toujours...

Connaissez-vous les poissons-médecins qui vous soignent les pieds ? A Dali, plusieurs salons proposent aux touristes ce genre de service, Vous confiez vos pieds à de minuscules poissons qui vous débarrassent de vos peaux mortes !

Si ce n'était la croix, rien ne distinguerait l'église de Dali (Yunnan) d'un temple bouddhiste de type bai, la principale ethnie de la région. Construite en 1927 à l'initiative d'un prêtre européen, elle fut fermée après la Révolution de 1949 et confisquée par le gouvernement. Pendant la Révolution culturelle (1966-1976), les catholiques comme tous les autres croyants furent contraints de renoncer à leur religion. La centaine d'églises du diocèse de Dali connut le même sort. De 1950 à 1970, l'église de Dali servit d'école primaire puis de lycée. Elle rouvrit en tant que lieu de culte en 1984, mais en l'absence de prêtre, ce n'est qu'en 1998 que le service religieux put reprendre.

Dans la région, le christianisme a été répandu par des missionnaires francophones venant de Belgique, de Suisse et de France. On compte actuellement environ 80 000 catholiques dans cette région caractérisée par sa très grande diversité ethnique (Tibétains, Lisus, Nus, Du Long, Bais, Jingpos et Hans).

Quatre caractères géants inscrits au pied de la principale des trois pagodes de Dali résument le vœu de toute une population : "Calmez pour toujours le fleuve et la montagne !  " Derrière elles, en enfilade les temples abritant les multiples dieux du bouddhisme, que l'on gravit un à un. Pas de moines mais des chants d'inspiration tibétaine  diffusés à l'intérieur des temples comme à l'extérieur... Détruit pendant la Révolution culturelle, ce plus ancien site religieux de tout l'ouest de la Chine a été entièrement reconstruit dans les années 1990...

Dali, ancienne capitale pendant cinq siècles, d'un royaume déchu, attire par milliers les touristes chinoIs...

La région de Dali est l'un des rares centres de production industrielle de spiruline dans le monde avec la Californie. Au Burkina-Faso et en France, elle est produite artisanalement.Cette micro-algue est un complément alimentaire bourré de protéines (65%), de fer, de vitamines, de carotène, d'oligo-éléments  et d'acides gras essentiels, bien connu des sportifs, des adeptes du yoga mais aussi des scientifiques de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui recommandent la spiruline pour ses bienfaits pour l'homme, en particulier les enfants. La spiruline peut être produite en grande quantité sur de petites surfaces (9 tonnes à l'hectare contre une tonne pour le blé ou le soja). La Chine est un des principaux fournisseurs de spiruline dans le monde. Et elle vient de Dali où on la trouve chez les vendeurs de thé et de plantes médicinales pour une centaine de yuans, un prix très modique.

Kunming est la capitale du Yunnan, une province du sud-ouest de la Chine relativement isolée si l´on considère que le développement économique de ces quarante dernières années s'est concentré dans les provinces côtières à l'est. Et pourtant  !

Selon Kevin Gentle, du cabinet de conseil Labbrand installé à Shanghai, cité par Le Monde daté du 26 avril,"la Chine est en train de réaliser la convergence du réseau social, de l'information et de l'achat, le tout 100% mobile, ce qui n'existe pas vraiment ailleurs".Exemple: le réseau social Wechat qui permet de donner des informations produits et de les acheter en ligne.

Lors du Salon "It's Shanghai Time" qui s'est tenu à Paris début avril 2014 à l'UNESCO à l'occasion du 50e anniversaire des relations diplomatiques France-Chine, les jeunes designers chinois, tel Xu Ming ou d'autres se sont fait remarquer. Désormais affranchis de la simple copie de styles chinois anciens, ils revisitent la tradition en utilisant les technologies modernes mais aussi en faisant preuve de beaucoup de liberté et d'inventivité. Ils répondent ainsi aux attentes de Chinois aisés qui désormais ne se contentent plus des meubles de grandes marques occidentales mais cherchent à se différencier en achetant des créations d'inspiration asiatique.

Stupéfiant reportage que celui paru dans le Monde daté du 24 avril. Au Shichuan, une province située dans l'ouest de la Chine, les abeilles ont quasiment disparu et ce sont les villageois qui pollinisent manuellement leurs arbres fruitiers pour garantir leurs récoltes. L'extermination des moineaux réalisée à l'époque de Mao aurait entraîné un pullulement des insectes, alors combattus par les insectisides déversés dans des proportions catastrophiques... Résultat : plus d'abeilles et l'obligation de les remplacer dans leur travail de pollinisation...

Les temps changent. Il y a deux ans, de passage à  Cognac, j'avais croisé une délégation chinoise forte de trois cents personnes. Il s'agissait de commerciaux venus parfaire leur formation pour mieux vendre le précieux breuvage à leurs congénères. Mais en 2013, les ventes ont chuté de 13,5% chez Remy Cointreau, le deuxième groupe de spiritueux français. L'explication ? La politique anti-ostentatoire de la nouvelle équipe au pouvoir qui pèse sur la consommation de spiritueux haut de gamme. Celle-ci se serait même renforcée en 2014. Les actions de moralisation publique menées surtout dans les grandes villes s'appliqueraient maintenant y compris dans les villes moyennes. Les ventes pour le Nouvel An chinois auraient baissé de 40 % en 2014 par rapport à l'année précédente ! Entre 2009 et 2010, ce marché avait progressé de 71 % en valeur en Chine et 55 % en volume. La Chine représentait alors le troisième plus gros importateur de cognac derrière les Etats-Unis et Singapour, ce qu'elle doit être encore.

Tribune du Président Xi Jinping parue dans le Figaro du 25 mars 2014, à l'occasion de sa visite d'Etat de trois jours dans l'Hexagone et du cinquantième anniversaire des relations diplomatiques franco-chinoises.

"J'entame aujourd'hui une visite d'État de trois jours en France. Cette visite, qui intervient en ce cinquantenaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, sera l'occasion pour moi d'une part de faire le bilan du passé et de célébrer l'amitié entre nos deux pays, d'autre part de construire l'avenir et de faire accéder nos relations à un nouveau palier.

La langue chinoise s’appelle le hanyu, la langue des Han, parlée depuis la dynastie des Han (206 av. J.-C.-220 apr. J.-C.). Elle est aussi appelée le mandarin ou la « langue commune à tous » (putonghua). C’est lors de l’avènement de la République populaire en 1949, que le gouvernement de Mao a décidé que le hanyu, dans sa prononciation du nord de la Chine, serait la langue nationale, même dans les provinces les plus reculées, où cette langue était inconnue. Environ 55 langues au total sont parlées en Chine : le yi,  le miao, le thaï, le mongol, le mandchou, le tibétain, le ouïgour, etc. Mais l’ethnie majoritaire, les Han, représente 92 % de la population.

Le syllabisme joue un rôle majeur dans la langue chinoise. 10% des mots sont des monosyllabes mais le vocabulaire chinois est composé à 90% de mots composés assemblant des mots monosyllabiques.

La Chine va devoir gérer son vieillissement, conséquence de sa politique de l'enfant unique pratiquée depuis 1979. Les plus de 60 ans représenteront déjà plus du quart de la populatio chinoise en 2030 contre moins d'un sixième en Inde. En 2013, la Chine compte 1,38 milliards d’habitants environ. En 2100, elle en comptera plus que 1,08 milliard selon le dernier rapport de l’ONU sur les « Perspectives de la population mondiale ».

La croissance chinoise a atteint 7,8 % au troisième trimestre 2013, après une décélération en début d’année. L’objectif annuel de 7,5% pourrait être dépassé mais cela est inférieur aux taux de croissance de 10 % par an enregistrés dans les années 2000.

Les autorités chinoises souhaitent passer à une croissance davantage tournée vers la consommation intérieure.