C'est le moyen pour moi d'échanger sur la Chine, de faire partager mes voyages en Chine, des lectures sur la Chine, des analyses, des impressions, d'aller au-delà des peurs qu'inspire ce grand pays si entreprenant en essayant de comprendre ses propres craintes, ses propres défis mais aussi de pointer les questions qu'il soulève. Nous aurons peut-être ainsi l’occasion de faire un bout de chemin ensemble.
La pratique des offrandes dans la Haute Antiquité s’est accompagnée de la création de vases rituels en bronze aux formes élaborées, dont l’usage s’est renouvelé à l’époque impériale du Xe au XIXe siècle
La découverte de la fonte du bronze en Chine vers le XVIIIe siècle avant J.-C. marque le premier et lent essor de la civilisation chinoise depuis le Néolithique jusqu’à 500 avant J.-C. Elle sera suivie par la découverte de la fonte du fer qui entraînera un développement rapide de l’agriculture.
Une légende antique attribue l’invention du bronze au souverain mythique Yu le Grand, fondateur de la dynastie des Xia (XXIe –XVIIe s. avant J.-C.). Elle souligne l’importance accordée dès l’aube de la civilisation chinoise, sous les rois Shang en particulier, aux récipients en bronze, véritables symboles de l’autorité royale, liés au domaine du sacré. Les récipients en bronze font ainsi partie intégrante d’un culte rendu par le souverain à la mémoire de ses ancêtres. Ils servaient à présenter les offrandes de vin, de viandes et de céréales lors de banquets rituels accompagnés de musique.
L’alliage cuivreux pouvait inclure de l’étain, mais aussi du plomb ou du zinc. Les vases archaïques du XVIIIe au VIe siècle avant J.-C. étaient réalisés à partir de moules à plusieurs sections. Plus tard, ils seront réalisés selon la technique de la fonte à la cire perdue.
Trois ouvrages consacrés au cérémonial (li) et au protocole de la Chine ancienne, et datant du début de la dynastie des Han décrivent le déroulement des cérémonies. Il s’agit des Rites des Zhou (Zhouli), des Livres des rites (Liji) et des Rites protocolaires (Yi li). Précédées par des séances de divination, les cérémonies étaient souvent associées à des sacrifices de bétail.
À l’époque des Song (960-1279), l’empereur voulut restaurer les rites anciens. Il fallut refabriquer des vases selon les modèles antiques. Les catalogues illustrés dont les plus célèbres sont le Kao gu tu composé par Lü Dalin vers 1092 et le Bogotulu (photo) paru en 1123, furent utilisés pour reproduire les modèles.
Notre conseil : N’hésitez pas à visiter le Musée Cernuschi à Paris qui possède une impressionnante collection de bronzes du Xe au XIXe siècle, rapportés de Chine en 1873 par le grand collectionneur d’origine italienne Henri Cernuschi. Le Musée national de Chine à Pékin présente lui aussi de très belles vasques en bronze. Dans la Cité interdite, des vases de grande taille sont visibles à proximité des palais.
EN SAVOIR PLUS :
La Chine ancienne, Jacques Gernet, Presses universitaires de France, 1964.
La redécouverte de la Chine ancienne, Corinne Debaine-Francfort, Découvertes Gallimard, 1998.
A voir : Musée Cernuschi, 7 avenue Velasquez, 75008 Paris.