Je ne suis en Chine que depuis quelques jours mais j'ai déjà eu le temps de voir de si belles porcelaines à Canton et à Nanning que je ne résiste pas à l'envie de vous les montrer ! Jugez par vous-même !
Je ne suis en Chine que depuis quelques jours mais j'ai déjà eu le temps de voir de si belles porcelaines à Canton et à Nanning que je ne résiste pas à l'envie de vous les montrer ! Jugez par vous-même !
Les oreillers en céramique, spécialité chinoise, ne datent pas d'hier. Apparus au temps des Sui, ils devinrent populaires pendant la Dynastie des Tang, à partir du VIIe siècle. Leur utilisation ne cessa de se répandre par la suite.
De passage à Canton en mars 2025, j'ai pu en découvrir plus de deux cents exemplaires au musée du roi de Nanyue. Cet établissement culturel où se trouve la sépulture toute de jade de l'ancien souverain, a été l'heureux bénéficiaire d'une donation privée.La diversité des formes, des décors et des couleurs traduit bien la multitude de pratiques artistiques dans la Chine ancienne.
...L'œuvre maîtresse de la littérature chinoise classique, "L'Épopée des Trois Royaumes”, en chinois San Guo Yanyi (三 过演绎), de Luo Guangzhong, trouve une partie de ses personnages dans le magnifique Temple Wuhou (武侯祠)de Chengdu, où se pressent, en ce mois d'avril, un nombre très important de visiteurs venus de toutes les provinces. C'est là que la Chine honore depuis plusieurs siècles ses grands héros de l'époque des Trois royaumes, en particulier Liu Bei et Zhuge Liang, deux généraux particulièrement courageux, et ce avant même la création de l'Empire en 221 avant J.-C. Le temple abrite également des stèles et des sculptures très anciennes. À voir absolument pour qui passe par la capitale du Sichuan.
La porcelaine, invention chinoise, n'existerait pas sans le kaolin (gaolin 高岭土 en chinois). Le secret n'a été percé qu'au 18e siècle en France avec l'aide des Jésuites. Le petit musée situé dans le village de Dongpu à quelques kilomètres de Yaoli (province du Jiangxi) lui fait honneur. Ce matériau a fait travailler une grande partie de la population. Il fallait extraire la roche de la montagne, la concasser, la filtrer, la faire décanter pour ne conserver que la fine poudre blanche utilisée par les potiers. Visite en images.
Si vous séjournez à Jingdezhen (province du Jiangxi), ne ratez pas l'incroyable collection d'empereurs de Chine sous forme de tableaux de porcelaine présentée au Palais de la porcelaine du village nouveau de Fuliang (Fuliang Xin Pingcun Cigong). Ils sont tous là, depuis le mythique Empereur jaune et le bien réel Qin Shi Huangdi, l'unificateur de la Chine, jusqu'à ceux des dynasties suivantes et bien sûr les dynasties Han, Tang, Ming et Qing. Pas un ne manque semble-t-il. Il y a même l'unique impératrice de toute l'histoire de la Chine, la très célèbre Wi Zetian. A ne pas manquer.
Jingdezhen (province du Jiangxi) est la capitale historique de la porcelaine. Au cours des 1700 dernières années, elle a fabriqué les porcelaines les plus fines, y compris celles destinées à l'Empereur. Aujourd'hui, elle continue de produire les plus belles pièces de Chine. De ses très nombreux ateliers proviennent notamment toutes les figures de porcelaine qui décorent les temples, qu'ils soient bouddhistes, taoïstes ou confucianistes ainsi que ceux dédiés aux personnages de la religion populaire.
Voici quelques photos prises dans des ateliers de Jingdezhen représentant le Bouddha riant, appelé Milefo en Chine, et qui est attendu comme un Messie pour apporter le bonheur aux hommes.
Un petit violon à trois cordes, un luth et un éventail pour homme, voilà les trois accessoires indispensables pour engager un Pingtan, c'est-à-dire un dialogue chanté comme il se pratique depuis quatre siècles à Suzhou (province du Jiangsu). Déclamé en dialecte local, il se nourrit d'histoires anciennes, de joutes verbales et de jeux de mots.
Le petit musée installé dans l'ancienne demeure de la famille Shen à Suzhou permet d'assister à une représentation et de découvrir l'histoire de cet art. Difficile toutefois d'en apprécier la finesse en raison de l'obstacle de la langue auquel se heurtent y compris les Chinois natifs d'autres provinces.
...Belle rencontre à Suzhou en ce début d'avril. Un graveur sur pierre à l'œil si affuté qu'il peut graver des caractères chinois de moins d'un millimètre carré sur n'importe quelle pierre ! Les pierres les plus dures ne lui résistent pas. La plupart des textes qu'il incise remontent à la dynastie Tang (7e siècle) réputée pour sa poésie inégalée. Une loupe sera nécessaire à qui voudra mesurer la précision et l'exactitude des traits de chaque caractère et apprécier la beauté de ces textes.
...Comme les autres jardins classiques de Suzhou (province du Jiangsu), le Pavillon de la Vague bleue (Canglang Ting) fait partie des jardins de la ville classés au Patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1997. Les bâtiments de cette résidence princière datent du XIe siècle mais ils ont été reconstruits à plusieurs reprises. Le jardin est l'un des plus anciens de Chine. Je le visite en ce début avril et les glycines, les azalées, les jasmins et les camélias m'ont donné rendez-vous !
Vaste quartier d'usines désaffectées, le 798 Art District, aussi appelé Dashanzi, constitue depuis une vingtaine d'années, la plus grande concentration d'art contemporain de Pékin. La jeunesse branchée de la capitale chinoise aime visiblement y déambuler et s'afficher dans des tenues quelque peu extravagantes. La visite vaut vraiment le détour pour prendre la mesure de la vitalité et de la créativité de la scène artistique chinoise.
Le cheval est une puissante source d'inspiration pour les tailleurs de jade, en tout cas ceux de la Beijing National Stone Place. Petit panorama des créations équines vues lors de ma visite début avril 2024.
Voilà cent ans tout juste que le géologue suédois Johan G. Andersson (1874-1960) a découvert, en avril 1921, à Yangshao (dans l'actuelle province du Henan en Chine) les premières poteries peintes datant de la préhistoire chinoise (vers 4500-2500 avant J.-C.). Poteries spectaculaires présentes dans de nombreux musées, tant à Pékin ou à Shanghai qu'au musée Guimet de Paris ou au musée de Stockholm pour ne citer qu'eux.
Andersson apporta ainsi la preuve de l'existence en Extrême-Orient, comme en Méditerranée orientale, en Mésopotamie ou en Perse, de céramiques peintes préhistoriques. Cette découverte a constitué l'acte de naissance de l'archéologie de terrain en Chine.
...Xuancheng, dans la province de l'Anhui, et Huzhou dans celle voisine du Zhejiang dans l'est de la Chine, demeurent les villes qui produisent les meilleurs pinceaux du pays. Mais de nos jours, la calligraphie traditionnelle est devenue le domaine réservé des artistes, les jeunes générations étant passées à la lecture électronique et à l'écriture sans papier...
"Parmi les instruments humains, il en est un qui se distingue parmi les autres comme symbole d’art et de beauté : c’est le pinceau. Il permet à l’homme de communiquer, d’exprimer ses rêves et ses pensées", écrit Edoardo Fazzioli, auteur de Caractères chinois. Du dessin à l’idée (Flammarion, 2012). Il y a encore quelques années, 200 variétés de pinceaux (毛笔 maobi en chinois), avec une production annuelle de plusieurs centaines de milliers d'unités étaient produites à Xuancheng. Encore récemment presque tous les foyers de la commune de Xikou fabriquaient des pinceaux pour la calligraphie, mais il n'en reste que très peu aujourd'hui.
De tous temps, les Chinois croient que les morts restent en contact avec les vivants et que s'ils sont suffisamment respectés, honorés dans des rituels familiaux, qu'on appelle le "culte des ancêtres", ils peuvent amener santé, réussite et bonne fortune aux descendants. C'est donc un devoir de rendre hommage aux ancêtres, de leur offrir nourriture et offrandes. Cette tradition est un mélange de religion populaire, de bouddhisme, de taoïsme et de confucianisme. Grâce à ce culte, des liens sont conservés entre les morts et les vivants. Les portraits d'ancêtres, dont quelques spécimens proposés dans des galeries ou vus durant mes voyages en Chine sont présentés ci-dessous, s'inscrivent dans ce culte. La plupart date de la dynastie Qing (1644-1920). En Occident, on en trouve en vente chez quelques antiquaires et galeries ou dans des ventes aux enchères.
Revenue depuis peu de Pingyao, cette cité du Shanxi à l'architecture traditionnelle intacte, connue pour avoir vu naître les premières banques chinoises, je découvre un texte de l'écrivain chinois Lao She (1899-1966), La Lance de mort, présente dans le recueil de nouvelles Gens de Pékin (Gallimard, coll. Folio, 1982). Elle met en scène un ancien homme d'escorte – un métier très bien documenté dans l'un ou l'autre des petits musées de la ville que j'eus l'occasion de visiter durant ce voyage. J'adore ces recoupements ou ces croisements inattendus. Je ne résiste donc pas au plaisir de vous faire partager un extrait de cette nouvelle – le début – en l'accompagnant de quelques photos prises par mes soins durant mon séjour à Pingyao.
Source : Gens de Pékin, coll. Folio, 1982, pp. 25-26
La vie n'est qu'un jeu, tout prouve la véracité de cet adage. Jusqu'ici, je le pensais vaguement mais maintenant, j'en suis profondément persuadé. L'ancienne agence de garde de Sha Zilong était devenue une vulgaire auberge. L'Orient avait été contraint de s'éveiller de son grand rêve. Le grondement des canons avait fait taire le rugissement des tigres dans les forêts des Indes et de Malaisie. A peine éveillés et se frottant encore les yeux, les hommes eurent beau invoquer leurs dieux et leurs ancêtres, en moins d'un instant, ils perdirent leur pays, leur liberté et leur indépendance. Devant leur porte, se dressaient d'autres hommes au teint différent, armés de fusils au canon encore chaud. A quoi auraient pu servir leurs longues piques, leurs arbalètes aux flèches empoisonnées et leurs boucliers épais décorés de serpents bigarrés, puisque ni leurs aïeux, ni même leurs dieux vénérés de toute antiquité ne leur étaient plus d'aucun secours ? La Chine, à l'emblème du dragon, était elle-même dépouillée de son mystère, depuis que le chemin de fer, traversant tombes et sépultures, avait détruit la géomancie. Les hommes d'escorte, avec leurs étendards rouge sombre aux multiples franges, leurs cimeterres d'acier au fourreau gainé de peau de requin vert, leurs chevaux mongols tout bruissants de grelots, leur sagesse et leur jargon de vieux routiers, leur honneur et renom, et Sha Zilong lui-même, avec son habilité de professionnel des arts martiaux et son œuvre, tout cela avait disparu dans la nuit, comme un rêve. L'heure était aux chemins de fer, aux fusils, aux ports ouverts, et à la terreur. On projetait même, paraît-il, de couper la tête à l'Empereur. C'était l'époque intermédiaire où les gardes privés crevaient de faim, avant que les arts martiaux ne fussent remis à l'honneur par les éducateurs et les partis révolutionnaires.
Le rouleau se déroule de droite à gauche. Son titre : Bai Zi Tu (la peinture des cent enfants)
Le "Bai zi tu"(白子图)ou Peinture des cent enfants, dont il existe de nombreuses versions ou représentations au fil des dynasties chinoises, accompagnait souvent les vœux de bonheur ou de fécondité présentés aux jeunes mariés. La Chine, bien que surpeuplée depuis des siècles, n'avait bien sûr pas encore mis en oeuvre sa politique de l'enfant unique. A l'époque, avoir beaucoup d'enfants était un gage de bonheur et de prospérité. Le vieux rouleau que je présente ci-dessous en huit photos, a été acheté ce printemps dans un village du Guangxi, une province du sud de la Chine. Il mérite quelques explications...
...Bien que la frontière ne soit pas clairement définie, les arts martiaux chinois sont souvent classés en deux écoles.
La première, dure ou « externe »(waijia 外家) s’inscrit dans la tradition bouddhique. Elle met l’accent sur la force physique et le développement de la puissance (exemple: boxe de Shaoxing). La deuxième école, inspirée du taoïsme, est l’école interne (内家, neijia). la plus connue de ses disciplines est le tai-chi qui se caractérise par des mouvements lents et déliés et par le développement du qi (énergie vitale). Parmi les arts souples figurent les mouvements circulaires du bagua zhang et la boxe linéaire du xi gui quan fondée sur cinq coups essentiels - liés aux cinq éléments fondamentaux (bois, métal, terre, feu et eau) - et sur les mouvements de douze animaux (dragon, tigre, singe, cheval, alligator, poulet, épervier, hirondelle, serpent, poisson-globe, aigle et ours).
C’est la construction du chemin de fer reliant Luoyang à Kaifeng de 1905 à 1909 qui a permis de mettre au jour les statuettes émaillées en trois couleurs si bien présentées au Musée de Luoyang (Luoyang bowuguan).
Les grottes de Longmen (longmen shiku) près de Luoyang (Henan), ancienne capitale de quatorze dynasties, ont commencé à être sculptées à la fin du Ve siècle sous la dynastie des Wei, après le déplacement de la capitale de Datong à Luoyang en 494. Au cours des deux siècles qui suivirent, plus de 100000 représentations de Bouddha furent taillées sur plus d’un kilomètre le long des falaises qui dominent le fleuve Yi (yi hé).
Selon les spécialistes, les premières effigies sculptées présentent un style similaire à celui de Yungan, révélant une influence indienne et des expressions plutôt intemporelles. Les sculptures des grottes achevées plus tardivement, sous les Tang, présentent davantage un style chinois.