C'est le moyen pour moi d'échanger sur la Chine, de faire partager mes voyages en Chine, des lectures sur la Chine, des analyses, des impressions, d'aller au-delà des peurs qu'inspire ce grand pays si entreprenant en essayant de comprendre ses propres craintes, ses propres défis mais aussi de pointer les questions qu'il soulève. Nous aurons peut-être ainsi l’occasion de faire un bout de chemin ensemble.
Destination Xijiang dans le Guizhou, en pays Miao, une minorité importante du sud de la Chine. Le "village aux mille maisons de bois" (diaojiaolou) s'étire et surplombe les deux rives d'une rivière encaissée d'un bleu vert étonnant. Ses habitants paraissent bien décidés à faire commerce de leurs coutumes (chants, danses et parures d'argent exceptionnelles) et de leurs industries (travail de l'argent et de la corne de buffle, pralines à base de pâte de cacahuètes et de sésame, etc. ).Toute la ville semble tournée vers cet unique but. Les maisons de bois, aux structures et aux parois étonnamment minces, ne cèdent aucun terrain aux constructions modernes. Le soir, toutes les habitations allument leurs lampions électriques et la petite ville brille de mille feux. Les femmes Miao participent à l'agencement des rues et aux multiples travaux de construction. Nous dormons chez l'habitant dans une maison de bois haut perchée d'où nous pouvons embrasser d'un même regard l'ensemble de la vallée et de ses constructions. Il fait humide et froid. Les femmes portent de gros chignons surmontés d'immenses fleurs rouges, soutenus par un peigne en corne ou en bois. Les broderies de leurs habits traditionnels reproduisent fleurs et oiseaux entrelacés. Les jours de fête, elles portent d'énormes parures d'argent. Avant de remonter dans notre chambre de fortune, nous buvons un peu de mi jiu (米酒), cet alcool de riz réputé si fort mais qui ne nous tournera même pas la tête.