C'est le moyen pour moi d'échanger sur la Chine, de faire partager mes voyages en Chine, des lectures sur la Chine, des analyses, des impressions, d'aller au-delà des peurs qu'inspire ce grand pays si entreprenant en essayant de comprendre ses propres craintes, ses propres défis mais aussi de pointer les questions qu'il soulève. Nous aurons peut-être ainsi l’occasion de faire un bout de chemin ensemble.
Ville marchande florissante sous la dynastie Ming, Pingyao (province du Shanxi) s’est affirmée pendant la dynastie Qing lorsque ses commerçants créèrent les premières banques du pays afin de faciliter et de sécuriser la circulation de l’argent.
Pingyao avait à l'époque une grosse activité de teinture en lien avec plusieurs villes chinoises. Les transactions commerciales étaient en lingots d’argent dont le transport entre les provinces nécessitait des escortes armées en raison du brigandage. Une des employés d’une teinturerie de Pingyao, Lei Lvtai, qui s'était avéré très efficace lors de la création d’une succursale à Pékin, eut l’idée de proposer aux clients de faire des remises de fonds localement avec possibilité de retraits ailleurs moyennant « des frais bancaires » afin de rendre plus sûre la circulation de l’argent. C’est ainsi que la banque Rishengchang fut fondée en 1823.
Les négociants de Pingyao, qui faisaient le commerce du thé, de la soie, des fruits et des plantes médicinales, trouvèrent le système très intéressant d’autant qu’une grande insécurité régnait alors dans cette partie de la Chine. C’est ainsi que se développa pour la première fois une activité bancaire de dépôt et de retrait suivie quelque temps après par une activité de prêt. Vu le succès rencontré par cette innovation, la Rishengchang stoppa son activité teinturière pour se consacrer uniquement à la finance et ouvrit 53 succursales dans tout le pays. Elle est devenue aujourd’hui un musée très agréable à visiter.