C'est le moyen pour moi d'échanger sur la Chine, de faire partager mes voyages en Chine, des lectures sur la Chine, des analyses, des impressions, d'aller au-delà des peurs qu'inspire ce grand pays si entreprenant en essayant de comprendre ses propres craintes, ses propres défis mais aussi de pointer les questions qu'il soulève. Nous aurons peut-être ainsi l’occasion de faire un bout de chemin ensemble.
Echecs, dames, dominos, cartes, yo-yo, cerfs volants : les Chinois aiment jouer, chez eux, dans la rue, les parcs ou les jardins. Certains de ces jeux ont été inventés il y a des milliers d’années…
Le tangram
C’est un jeu comprenant sept pièces qu’il faut manipuler pour reproduire des formes d’animaux, de bâtiments ou de personnes.
Le weiqi (ou jeu de go)
Jeu vieux d’au moins 4000 ans, d’origine totalement chinoise. Le plus ancien jeu abstrait de stratégie combinatoire du monde. Le but du jeu est d’encercler les pions adverses avec les siens.
Vaincre, l’objectif naturel de tous les jeux, ne signifie pas au weiqi réduire l’adversaire à merci, tuer son roi ou prendre tous ses pions. Le vaincu a certes perdu la partie mais il n’a perdu ni ses troupes, ni sa face parce que le weiqi est un jeu de construction de territoires, d’organisation d’espaces et non un duel dans un champ clos sans autre issue que le mat, la mort de deux adversaires.
Le plateau aujourd’hui est une feuille de papier ou de nylon. Il est l’épure parfaite de la modélisation énergétique chinoise. Il comporte un maillage de 19 x 19 lignes. Leurs croisements construisent 361 intersections, un nombre égal à celui des points d’acupuncture dans le corps humain et à peu près à celui des jours de l’année. Les pièces sont noires et blanches (couleurs du Yin et du Yang) et sont souvent en verre dépoli, toutes identiques. C’est uniquement leur placement, leur insertion dans le déroulement de la partie qui donne à ces pierres noires et blanches comme le Yin/Yang une valeur spécifique, vitale ou secondaire, potentielle ou secondaire, en fonction de la situation d’ensemble, selon Cyrille Javary (dans La souplesse du dragon, Albin Michel). Une fois posée, les pierres resteront jusqu’à la fin de la partie où elles ont été posées (sauf si elles sont capturées) L’objectif essentiel n’est pas de capturer des pièces adverses mais de délimiter et sécuriser des territoires, c’est-à-dire des intersections vides entièrement entourées par les pierres d’un même camp. Voici quelques règles déroutantes pour un Occidental : « Si l’adversaire a attaqué dans un coin, répondez ailleurs » , reflet d’une habitude des Chinois de préférer l’oblique au direct. Cette stratégie multipolaire et disséminée est d’autant plus subtiles à mener que le weiqi est un jeu où tout se passe sous les yeux des joueurs. Il y a de nombreuses applications chinoises de ce jeu sur le plan géopolitique. Le grand stratège chinois Sun Zi (544-496), dans son Art de la guerre, explique l’action victorieuse non par des batailles décisives mais par une constante évaluation des conditions et de leurs évolutions.
Les cartes
Les Chinois - et les Chinoises - aiment passionnément jouer aux cartes y compris avec de l'argent. Ils jouent chez eux, dans les rues, dans les jardins publics, dans les maisons de thé...
Le Jianzi
Jeu du volant remontant au Ve siècle avant J.-C. Il consiste à maintenir un volant en l’air à l’aide des pieds ou de toute autre partie du corps, sauf les mains.
Le cerf-volant
Il est apparu en Chine il y a 3000 ans et reste très populaire. On les fabriquait avec des tiges de bambou et des tissus de soie. Plus tard, on les fabriqua en papier. On peut en voir n’importe où, en ville, à la campagne ou sur la plage, de toutes les formes et de toutes les couleurs. La ville de Weifang dans l’est de la Chine est considérée comme la capitale mondiale du cerf-volant.
Le Mah-jong
Jeu de dominos qui s’apparente à un jeu de cartes. Il est devenu à la mode en Occident après avoir été introduit par un Américain.
Le xiangqi
Jeu de stratégie ressemblant à notre jeu d’échecs. C’est la forme chinoise du chaturanga, l’ancêtre indien de tous les jeux d’échecs. Il n’est composé que de lignes et les pièces ne sont pas posées à l’intérieur des cases mais aux intersections des lignes, celles-ci étant des chemins sur lesquels les pièces se déplacement et se rejoignent. Le plateau n’est pas en bois mais en papier, la plus noble des matières au pays des lettrés et des peintres-calligraphes. Les pièces sont juste des petits palets ronds sur chacun desquels un caractère précise la fonction. Il n’y a pas de rois qui s’affrontent dans le jeu du xiangqi.
Le Yo-yo
Ce jeu consiste en une paire de baguettes reliées par une ficelle le long de laquelle on fait valser des cônes en bois. Les joueurs doués épatent le public avec des numéros incroyables.
L’élevage de criquets de combat
Ce jeu existe depuis plusieurs siècles. Encouragés par les spectateurs, les insectes se poussent et bataillent jusqu’à ce qu’un des deux recule.
Les champions coûtent des fortunes.
EN SAVOIR PLUS :
Interdit aux parents, Chine, pour en savoir plus que les grands, Scott Forbes, Lonely Planet, 2013.
Les règles du mah-jong : www.jeudemahjong.com/mahjong.php
La souplesse du dragon, les fondamentaux de la culture chinoise, Albin Michel, 2014, p. 166