C'est le moyen pour moi d'échanger sur la Chine, de faire partager mes voyages en Chine, des lectures sur la Chine, des analyses, des impressions, d'aller au-delà des peurs qu'inspire ce grand pays si entreprenant en essayant de comprendre ses propres craintes, ses propres défis mais aussi de pointer les questions qu'il soulève. Nous aurons peut-être ainsi l’occasion de faire un bout de chemin ensemble.
Plus qu’un homme ou un penseur, et même plus qu’une école de pensée, Confucius représente un véritable phénomène culturel qui se confond avec le destin de toute la civilisation chinoise. Voici un aperçu de sa pensée en dix sentences extraites des « Entretiens ».
(texte rédigé à partir de l’ouvrage de référence d’Anne Cheng « Histoire de la pensée chinoise » (Seuil, 1997).
1- « Apprendre quelque chose pour pouvoir le vivre à tout moment, n’est-ce pas la source de grand plaisir ? Recevoir un ami qui vient de loin, n’est-ce pas la plus grande joie ? Être méconnu des hommes sans en prendre ombrage, n’est-ce pas le fait de l’homme de bien ? »
2- « A quinze ans, je résolus d’apprendre. A trente ans, j’étais debout dans la Voie. À quarante ans, je n’éprouvais plus aucun doute. À cinquante ans, je connaissais le décret du Ciel. À soixante ans, j’avais une oreille parfaitement accordée. À soixante-dix ans, j’agissais selon mon cœur, sans pour autant transgresser aucune règle. »
3- « Quand on se promène ne serait-ce qu’à trois, chacun est certain de trouver en l’autre un maître, faisant la part du bon pour l’imiter et du mauvais pour le corriger en lui-même. »
4- « L’homme de bien connaît le Juste, l’homme de peu ne connaît que le profit. L’homme de bien est impartial et vise l’universel; l’homme de peu, ignorant l’universel, s’enferme dans le sectaire. »
5- « Atteindre la bienveillance ou, à plus forte raison, la sagesse suprême, je ne saurais y prétendre. Tout ce que je puis dire, c’est que j’y tends de toute mon âme , sans me lasser jamais d’enseigner. »
6- « Un jeune doit être respectueux chez lui envers ses parents, en société envers ses aînés. Il est sérieux et digne de confiance. Sa sympathie s’étend à tous les hommes, tout en privilégiant ceux qui pratiquent la vertu d’humanité. Et s’il en a encore le loisir, il peut le consacrer à apprendre la culture. »
7- « La bienveillance est-elle vraiment inaccessible ? Désire-la avec ferveur, et la voici en toi.
8- « Mansuétude, n’est-ce pas le maître-mot ? Ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse, ne l’inflige pas aux autres. »
9- « Honneurs et richesses sont ce que l’homme désire le plus au monde, et pourtant mieux vaut y renoncer que s’écarter de la Voie (Dao). Humilité et pauvreté sont ce que l’homme fuit le plus au monde et pourtant mieux vait les accepter que s’écarter de la Voie.