Le succès du sommet planétaire sur le climat qu'accueille Paris en ce 29 novembre 2015 semble à portée de main notamment grâce à ... la Chine. Ce faisant, l'Empire du milieu devient un acteur majeur de la communauté internationale alors qu' il y a un peu plus de deux siècles, la relation de la Chine au monde, en matière de diplomatie, ne se concevait que dans le strict cadre du tribut et de l'allégeance au Fils du Ciel.
Principal pollueur mais également principale victime du changement climatique, Pékin a décidé de contribuer pleinement à la réussite de la COP 21. Pourtant la lecture de l'ouvrage d'Alain Peyrefitte, "L'empire immobile ou le choc des mondes" (Fayard, 1989) rappelle combien ce pays, lorsqu'il était au sommet de sa puissance au milieu du XVIIIe siècle, réduisait la diplomatie à la stricte allégeance au Fils du Ciel, refusant tout écart par rapport aux rites immuables et toute innovation susceptible de mettre en danger le pays le plus peuplé du monde. Ce livre d'Alain Peyrefitte n'a certes pas connu le succès de "Quand la Chine s'éveillera..." paru quelques années plus tôt et consacré à la Chine de Mao. Pourtant, il a le mérite, en s'appuyant sur les sources autant chinoises qu'occidentales, de décrire par le menu ce qu'était la diplomatie chinoise à l'époque de Qianlong, empereur de la dynastie Qing de 1736 à 1796. Le récit est celui du fiasco de la mission que George III, roi d'Angleterre, confia en 1793 à Macartney pour tenter d'ouvrir une ambassade à Pékin.
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