En Chine, les migrations internes prennent des proportions gigantesques en raison de la très forte croissance économique dans les pôles urbains. 

Selon les autorités, elles concernent 400 millions de personnes en quête de conditions de vie meilleures dans des villes dynamiques ou fuyant les séismes ou les inondations.

Sans compter les migrations organisées par les entreprises pour approvisionner en main-d’œuvre les centres industriels des zones côtières, comme à Shengen, où depuis 1980, vivent quelque dix millions de personnes.

Ces migrations internes sont encadrées par le fameux hukou, le permis de résidence sans lequel on ne peut ni travailler légalement ni bénéficier des services sociaux : bons d’achat de base, logement, services de santé et d’éducation. On prêt l’intention au gouvernement actuel d’assouplir le hukou.

Cela n’a pas empêché une migration illégale ou semi-légale vers les villes. Quelque 200 millions de travailleurs pauvres, les mingong, littéralement paysans-ouvriers, sous-payés et sans droits, travaillent sur les chantiers de construction et dans les usines des grandes villes.

Le salaire urbain reste trois fois supérieur à celui des zones rurales, où le travail se raréfie devant les progrès de la mécanisation de l’agriculture.

Les autorités chinoises veulent canaliser ces flux migratoires par un développement plus équilibré du territoire en faveur de l’intérieur du pays, moins prospère que les provinces côtières d’où le projet de la nouvelle cité de Chongqing qui devrait accueillir 30 millions d’habitants en 2030 ou de Kunming, la capitale du Yunnan, appelée à en compter autant.

Si la croissance chinoise devait décroître, et l’économie se trouver dans l’incapacité d’absorber tous ces migrants de l’intérieur, il est probable que les migrations extérieures augmenteraient, augmentant d’autant l’importance de la diaspora chinoise, déjà évaluée à 50 millions de personnes dans le monde.