À trois kilomètres de la frontière chinoise côté vietnamien, je visite la grotte Coc Bo, près de Caobang, où Ho Chi Minh, après un séjour en Chine, organisa la lutte pour l'indépendance du Vietnam.
Dans cette grotte, il trouva refuge à son retour au Vietnam le 28 janvier 1941 après trente ans d'exil. Il y arriva clandestinement à pied, venant de la ville chinoise de Kunming, capitale de la province du Yunnan. Il y resta pres de quatre ans jusqu'à la fin de la Seconde guerre mondiale, toujours aux aguets, craignant d'être découvert par les Français. Aujourd'hui des centaines d'enfants visitent le site. Alentour s'étend un beau paysage dominé par la montagne Cac Mac (Karl Marx), avec une vallée où coule la rivière Le Nin (Lénine), deux lieux ainsi baptisés par l'Oncle Hô.
Rappel historique
En avril 1940, Nguyen Ai Quoc (le nom de Ho Chi Minh à cette époque) parvient au Yunnan en Chine. Il commence l'installation d'une base de résistance au Vietnam. Début février 1941, il franchit la frontière (à la borne 108) et s'installe sous le pseudonyme de Père Thu dans la grotte de Côc Bo, dans le hameau de Pac Bo. Nguyen Ai Quôc repense le projet communiste sans pour autant entrer en contradiction avec le Komintern mais en défendant une autonomie d'initiative quasi absolue. Il choisit ainsi de donner la priorité au combat national (et non international), qu'il veut articuler avec une résistance à l'impérialisme japonais et français. Le principal instrument de ce projet est un front politique dirigé par le Parti communiste indochinois et dont le nom est Viêt Nam Dôc Làp Dong Minh (Alliance pour l'indépendance du Vietnam), plus connue sous le nom raccourci de Viêt Minh. Nguyen Ai Quôc prend alors le nom de Hô Chi Minh, signifiant "Hô à la volonté éclairée ". Il mourra en 1969, avant la fin de la Guerre du Vietnam contre les Américains.