Certains parlent du Massacre de 1989 comme d’un événement qui appartiendrait au passé. Certes, le pouvoir chinois a tout fait pour qu’il soit effectivement rangé dans les oubliettes de la bureaucratie communiste, mais, en fait, l’actualité du 4 juin se rappelle constamment à nous. Le 2 mai dernier, par exemple, nous apprenions que le prisonnier Miao Deshun serait bientôt libéré de prison. Condamné à vie en 1990 pour sa participation aux manifestations du printemps démocratique de la place Tiananmen, sa peine vient d’être commuée et il devrait être libéré le 15 octobre prochain. L’on apprend ainsi, au hasard des petites nouvelles qui s’échappent de Chine, qu’un prisonnier, que l’on croit à chaque fois être le dernier prisonnier de cette époque va être libéré… jusqu’à ce que l’on apprenne le nom d’un nouveau malheureux qui sera peut-être libéré dans deux, trois ans, et dont on ne connaissait même pas l’identité aujourd’hui.
Selon Le Monde du 5 janvier 2021, la Chine s’est engagée à atteindre la neutralité carbone en 2060. Mais avec une majorité de son énergie reposant sur le charbon, la réduction de ses émissions s’annonce être une gageure.
La Chine s’apprête-t-elle à passer du rouge au vert ? Le discours prononcé par Xi Jinping lors de la 75e session de l’Assemblée générale des Nations unies, le 22 septembre, a soulevé de nombreux espoirs à travers le monde. A la surprise générale, le président chinois a annoncé que Pékin se fixait comme objectif de parvenir à la neutralité carbone à l’horizon 2060 et même à atteindre un pic de ses rejets de CO2 avant 2030 – et non plus « autour » de 2030, comme indiqué lors de son précédent plan climat.
Malgré le scepticisme de nombre de sinologues habitués aux discours sans lendemain des dirigeants communistes, cette annonce a incontestablement relancé une dynamique internationale. Si le premier pollueur de la planète – la Chine est responsable d’un quart des émissions de gaz à effet de serre – s’engage réellement en faveur du climat, tout est possible. D’ailleurs, dans le sillage de Pékin, le Japon, immédiatement suivi par la Corée du Sud, s’est engagé fin octobre à atteindre cette neutralité carbone dès 2050. « Une énorme victoire pour la planète », s’est félicité Greenpeace, peu habituée à tresser des lauriers à ces trois gros pollueurs.
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