La Chine va devoir gérer son vieillissement, conséquence de sa politique de l'enfant unique pratiquée depuis 1979. Les plus de 60 ans représenteront déjà plus du quart de la populatio chinoise en 2030 contre moins d'un sixième en Inde. En 2013, la Chine compte 1,38 milliards d’habitants environ. En 2100, elle en comptera plus que 1,08 milliard selon le dernier rapport de l’ONU sur les « Perspectives de la population mondiale ».

Le passage à une politique de limitation des naissances draconienne à la fin des années 1970 peut s’expliquer par la chute rapide du taux de mortalité à l’ère maoïste, grâce à une politique sanitaire et sociale parmi les plus avancées du monde. Le taux de mortalité a en effet atteint les 6,7 ‰ dès la fin des années 1960, soit le niveau européen d’aujourd’hui, combinée à une fertilité restée élevée jusqu’au début des années 1960.

A partir de 1980,  la population active augmente très fortement d’autant que le régime communiste met tout le monde au travail, y compris les femmes. Entre 1980 et 1985, la croissance de la population active chinoise représente le tiers de l’accroissement mondial des actifs. De 1980 à 2010, près de 20 millions d’actifs supplémentaires arrivent chaque année sur le marché du travail en Chine, y compris les paysans qui migrent vers les villes.

L’insistance de Pékin pour maintenir une croissance maximale basée sur les entreprises exportatrices peut se comprendre par ce boom des actifs.

Mais les choses changent. La contribution de la Chine à l’accroissement des actifs dans le monde est tombée de 15 % entre 2000 et 2010 et elle devrait continuer de descendre, à 8 % en 2015, avant de devenir négative.

La priorité des pouvoirs publics est désormais de promouvoir l’éducation supérieure pour compenser une quantité moindre d’actifs par une meilleure qualité et éviter des pénuries de main-d’œuvre qualifiée.

La Chine reste le pays le plus peuplé du monde, loin devant des concurrents économiques comme les Etats-Unis ou l’Europe. Elle aura encore un stock d’actifs potentiels de 900 millions en 2030, soit 17 % du total mondial et en fait plus du quart des actifs vraiment insérés dans les échanges mondiaux puisqu’une grande partie des Indiens et a fortiori des Africains reste largement confinée à l’économie locale traditionnelle.

Notre conseil : Pour bien mesurer le poids démographique et économique à venir de la Chine, de l’Inde et de l’Afrique, lire Chindiafrique,  de Jean-Joseph Boillot et Stanislas Dembinski, une lecture très éclairante.

POUR EN SAVOIR PLUS

Jean-Joseph Boillot et Stanislas Dembinski, Chindiafrique, la Chine, l’’Inde et l’Afrique feront le monde de demain, Odile Jacob, 2013.

ONU, Perspectives de la population mondiale, révision de 2012, Département des Affaires économiques et sociales des Nations Unies,  2013.