Xuancheng, dans la province de l'Anhui, et Huzhou dans celle voisine du Zhejiang dans l'est de la Chine, demeurent les villes qui produisent les meilleurs pinceaux du pays. Mais de nos jours, la calligraphie traditionnelle est devenue le domaine réservé des artistes, les jeunes générations étant passées à la lecture électronique et à l'écriture sans papier...

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"Parmi les instruments humains, il en est un qui se distingue parmi les autres comme symbole d’art et de beauté : c’est le pinceau. Il permet à l’homme de communiquer, d’exprimer ses rêves et ses pensées", écrit Edoardo Fazzioli, auteur de Caractères chinois. Du dessin à l’idée (Flammarion, 2012). Il y a encore quelques années, 200 variétés de pinceaux (毛笔 maobi en chinois), avec une production annuelle de plusieurs centaines de milliers d'unités étaient produites à Xuancheng. Encore récemment presque tous les foyers de la commune de Xikou fabriquaient des pinceaux pour la calligraphie, mais il n'en reste que très peu aujourd'hui.

 

Au cours des trente dernières années, les gens se sont tournés vers d'autres métiers, ont ouvert de petites boutiques, ont pris la tête de fermes, ou sont allés chercher du travail en ville. Cette technique de fabrication traditionnelle a été inscrite sur la "Liste nationale du patrimoine culturel immatériel" de la Chine en 2008, et le plus important atelier de Xuancheng, celui de Zhang Wennian, a été choisi en 2011 pour représenter cet art. Il a ensuite été sélectionné en 2012 en tant qu'héritier national de cet artisanat. Un projet de musée est à l'étude sur les techniques traditionnelles de fabrication, avec nombre d'archives à la clé.

 

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Examiner scrupuleusement des sacs entiers de poils de chèvre – l'animal le plus utilisé pour la fabrication de pinceaux – afin de ne sélectionner que ceux qui présentent les meilleures qualités – est l'étape la plus difficile et la plus importante dans le processus de fabrication du pinceau chinois. La laine doit être prise sur le cou et derrière les pattes de chèvres blanches pesant moins de 25 kg. Si on utilise le plus souvent des poils de chèvre, le pelage d'autres animaux comme le cheval, la belette, la martre, le lièvre, l'écureuil, le chat, le cerf, sert aussi. Il existe également des pinceaux fabriqués à base de plumes donnant un pinceau long et très pointu une fois mouillé, ou à base de fibres végétales. Tout dépend du prix qu'on veut y mettre ! Les poils doivent avoir pour propriété une bonne absorption de l'eau et de l'encre, ce qui est capital pour les techniques de lavis. Le bambou est utilisé pour le manche. S'il s'agit de bambou tacheté, le pinceau n'en a que plus de valeur.

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