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Jean-Baptiste Bourguignon d'Anville (1697-1782)

Qui connaît Jean-Baptiste Bourguignon d'Anville (1697-1782) en dehors des cercles étroits de la cartographie ? Pourtant, comme en témoigne le magazine Carto (N°19, sept-octobre 2013), ce cartographe et géographe du roi de France, érudit et collectionneur de cartes "publia en 1737 un atlas de la Chine qui fut pour les Européens la principale source d'informations géographiques sur l'Empire du Milieu pendant plusieurs générations".

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Cette carte générale de la Chine réalisée par Jean-Baptiste Bourguignon d'Anville s'inscrit, selon le magazine Carto, "dans la tradition des premières représentation européennes concues sur le modèle des documents chinois avec la Grande Muraille, les cours d'eau et le lac central surdimensionnés".

 

L'atlas de d'Anville est l'ouvrage qui succéda au XVIIIe siècle, à l'atlas de 1655 réalisé par le missionnaire italien Martino Martini (1614-1661). Il témoigne encore de l'influence durable des jésuites en Chine. Les données pour les nouvelles cartes que publia d'Anville, écrit encore le journal, "furent rassemblées dans le pays asiatique à l'occasion d'une enquête ordonnée par l'empereur Kangxi (1661-1722) en 1708 et qui dura quinze ans. Le travail de terrain fut exécuté par des Chinois et supervisé par des prêtres lettrés". Avant Jean-Baptiste Bourguignon d'Anville, aucun Européen n'avait encore appliqué un traitement cartographique scientifique à l'Extrême-Orient. Son travail fit référence jusqu'au XIXe siècle, "et même au-delà pour les zones frontalières difficiles d'accès alors que la science chinoise connaissait une stagnation. La cartographie de la Chine ne progressera de nouveau qu'à partir de la moitié du XIXe siècle, lorsque les Britanniques pénétrèront à l'intérieur de l'Extrême-Orient. En dehors des cartes dont il était l'auteur, d'Anville avait constitué une abondante collection de documents cartographiques, tant gravés que manuscrits, la plus complète et la plus précieuse, selon Bon-Joseph Dacier, qui ait peut-être jamais existé. La collection passa au Louvre et à Versailles à la mort du cartographe, avant de rejoindre le ministère des Affaires étrangères puis en 1924, d'enrichir les collections du Département des cartes et plans de la Bibliothèque nationale de France.

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Gravure chinoise du XIXe siècle en rouleau montrant les côtes chinoises en perspective depuis le large.

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La Chine en 1900. Ce document montre l'empereur couché, signe d'un pouvoir politique décadent, entouré par les symboles des nations conquérantes qui convoitent le "gateau chinois".