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De même qu'aux côtés des grandes sagesses de l'Empire du Milieu – taoïsme, confucianisme, bouddhisme – il y a les croyances locales et populaires, les arts en Chine se classent bien souvent en arts majeurs, comme la calligraphie et la peinture, et les arts populaires, éloignés de l'art des lettrés et parfaitement anonymes...
L'ouvrage de Jin Zhilin consacré à "La poupée porte-bonheur" (publié en 1989 par la Libraire You Feng) (et déniché dans un vide-grenier d'un village du Loir-et-Cher !) se base sur les papiers découpés des paysannes du Shaanxi, une région du centre de la Chine. Ils montrent la place de la religion populaire dans cette tradition.

Les poupées en question servent tout à la fois à évacuer la fatigue, à rappeler l'âme, à renvoyer les démons,  à chasser la maladie, à conjurer les fléaux naturels...
Selon l'auteur, la poupée porte-bonheur , dans ses innombrables variantes, est la protectrice des Chinois, du bassin du Fleuve jaune à celui du Yangtsé, et ce depuis plusieurs milliers d'années. Sa forme la plus ancienne, primitive, ne serait autre que la forme archaïque du caractère "Ciel", forme usitée dans les inscriptions sur chaudrons de bronze des Shang-Yin (1600-1028 av. J.-C.).


Extrait
Depuis plusieurs millénaires, les campagnes chinoises sont placées sous la protection d'un petit personnage emblématique, exhibé en certaines occasions heureuses ou malheureuses de la vie domestique, sous la forme fragile d'un découpage de papier. Ce génie tutélaire de la race est habituellement désigné sous le nom de "poupée porte-bonheur". Témoin saisissant d'un ensemble de coutumes parvenues jusqu'à nous, il représente également toute une tradition artistique, un aspect vivant du patrimoine culturel de la Chine.".[...]
Dans la majorité des cas, la "poupée est une figure féminine clairement identifiable par sa coiffure (séparée en deux touffes, deux nattes...) ses pendants d'oreilles, sa veste abondamment ornée... Le trait marquant est l'association avec des animaux, ou plus rarement des plantes, réputés bénéfiques. Le plus souvent, le sujet, de chaque main, tient un coq ou un poisson ou sur une main un oiseau et sur l'autre un lapin. Les oiseaux, en particulier le coq, qui annoncent le jour par leurs chants, sont associés au principe yang; le lapin, animal terrestre, de mœurs nocturnes, évoque la lune, le principe yin. Dans certaines versions, le nombre des animaux (oiseaux surtout) se multiplie, tandis que le dessin se stylise : deux, trois et jusqu'à quatre paires de mascottes s'ajoutent ainsi à la figurine, posées sur ses mains, "accrochées" au bas de la veste et aux pieds, posées sur la tête ou les épaules."

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